Comment faire accepter votre décision

mercredi 7 mai 2008

Dire non est l'expression de sa légitimité, mais il arrive que les demandeurs acceptent mal la décision et la prennent pour une opposition. Il faut donc trouver le moyen de faire comprendre à l'autre qu'on est prêt à l'aider, mais que le moment tombe mal ou que la demande n'est pas possible à satisfaire.

Proposer des alternatives

"Toute réponse négative doit être agrémentée d'une proposition et/ou d'une alternative, insiste Liva Judic. On doit montrer qu'on a déjà du travail et qu'on ne peut pas tout faire." S'il s'agit d'une demande d'un supérieur hiérarchique, on peut simplement lui proposer de mettre une autre équipe plus disponible sur ce travail.

Si cela ne lui convient pas, la bonne méthode est d'accepter tout en rappelant qu'on est déjà très occupé : "Si vous voulez, je mets mon travail actuel de côté pendant quelques jours et je m'occupe de votre requête." Il jugera alors lui-même quel travail accomplir en priorité, et se rendra compte qu'il vous en demande peut-être trop. Attention à ne pas refuser trop souvent non plus car il pourrait croire qu'il s'agit de mauvaise volonté. L'astuce est de bien montrer que vous refusez pour accomplir au mieux votre tâche.

Dans tous les cas, une alternative ou une proposition est toujours la bienvenue : "Je pense pouvoir t'aider mais plutôt en début de semaine prochaine" ou encore "je peux t'aider pendant une heure mais pas plus." "C'est la méthode du gagnant , qui s'inspire des cultures asiatiques ou chacun s'applique à faire en sorte que l'autre se sente considéré et respecté", explique la consultante.

Installer un climat de confiance

"La facilité à faire accepter le non dépend surtout de la relation entretenue entre deux personnes" souligne Didier Junek. "Certains parviennent mieux à dire non en entreprise qu'à la maison". Tout dépend de l'estime et du niveau de confiance établis. C'est en cela que les niveaux hiérarchiques jouent peu sur la capacité à dire non.

Il faut toujours donner une réponse qui se base sur vos limites personnelles. En préservant votre intégrité, votre décision aura plus de chances d'être respectée car les gens verront que vous donnez une réponse réfléchie et sincère.

En outre, dans le monde de l'entreprise, "il faut parfois être capable de faire preuve de plus d'ouverture, sans avoir besoin de surjouer" estime Liva Judic. Montrer que l'on sait faire spontanément des concessions développe le climat de confiance. Par exemple, si vous êtes invité à participer à un cocktail dans l'entreprise, il faut savoir accepter de temps en temps même si cela ne vous enchante pas. Certains efforts sont compatibles avec sa propre intégrité.

Est-il parfois impossible de dire non ?

A cette question, les deux intervenants répondent différemment.

Pour Liva Judic, il n'y a pas de non impossible, mais il peut y avoir des situations difficiles. Si le dialogue ne satisfait pas les deux parties, "que chacun vive avec. Si cela peut jouer sur la carrière, il faut trouver le temps de réexpliquer ses raisons et l'impossibilité de dire oui. Normalement, il n'y a pas de problème, toute réponse pertinente est respectée."

Mais Didier Junek précise : "Quand c'est un ordre d'un supérieur hiérarchique, il faut tenir compte du rapport de force et évaluer les conséquences négatives du non. Mais cela ne doit pas devenir un prétexte pour tout accepter. On peut alors exprimer ses sentiments, et non pas son opinion. 'Je vous dis oui mais je vous fait part de ma déception, ma tristesse... '. On peut quand même rester légitime, s'affirmer sans dire non et donc rester respectable et intègre."

Ainsi, quelles que soient les possibilités de réponse, il est primordial de rester soi-même et de faire preuve d'une assertivité assumée.

Source : journal du Net

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