Apprendre quand dire non

vendredi 7 mars 2008

Opposer son refus à une demande requiert de connaître a priori les effets concrets du non sur soi et sur les autres. Il est donc important de prendre sa décision après mûre réflexion sur les conséquences. Certaines méthodes simples aident au cheminement d'un refus pleinement assumé.

"Un vrai non donne de la valeur à un oui"

Les peurs et le sentiment de culpabilité n'ont pas vraiment de raison d'être. En réalité, savoir dire non quand il le faut apporte bien plus d'avantages que certains le pensent.
"Savoir dire non, c'est savoir se protéger, garder son intégrité" rappelle Didier Junek. "Dire oui tout le temps provoque beaucoup de frustration, c'est presque du masochisme." En effet, cela implique une accumulation de regrets, de remords, ce qui est très mauvais pour l'estime de soi, déjà cause de la difficulté à dire non. Il est vrai qu'accepter toute demande plaît aux autres, ils vous trouvent d'un contact agréable et non conflictuel. Mais cela peut vite mener à l'agacement, dû à un manque certain d'assertivité, d'affirmation de soi.

"On peut vite passer pour un 'béni oui-oui', on perd de la crédibilité, on devient corvéable à merci et on a une mauvaise réputation dans l'entreprise. Cela peut générer du stress et entraîner des problèmes de santé, des conflits familiaux, constate Liva Judic. Un vrai non donne plus de valeur au oui. Le non peut aussi être quelque chose d'agréable."
Néanmoins, chacun doit savoir mettre de l'eau dans son vin, des non répétés amènent les gens à vous étiqueter négativement. Trop de non tue le non.

Les questions à se poser

La première chose essentielle est de savoir se fixer ses limites et ses objectifs, sur le plan personnel comme professionnel . Après ça, chaque décision se construira de manière plus cohérente et cela fonctionnera dans tous les systèmes et avec tous les interlocuteurs. La réponse, positive ou négative, apparaît évidente une fois la réflexion achevée.

Il faut d'abord établir ses limites et objectifs personnels . Qu'est-on prêt à faire pour les autres ? Quelles demandes peut-on accepter ? Puis, il faut analyser si telle ou telle réponse est cohérente également avec ses objectifs professionnels. Cela est-il bon pour ma carrière ? Vais-je être pénalisé si je réponds non ? Ai-je le temps d'aider l'autre malgré ma charge de travail ? Cela va-t-il perturber mon organisation ?...

Une réflexion sur les plans personnel et professionnel permet d'atteindre une réponse mieux adaptée à ses propres besoins et envies, et moins à ceux de l'autre.

L'addition personnelle

Liva Judic préconise une méthode pour prendre la bonne décision, celle de l'addition personnelle. "Il faut tout d'abord être sûr d'avoir bien compris la question, ce qu'on attend de vous. Plutôt que de donner une réponse immédiate, il faut gagner du temps pour y réfléchir. 'Je termine ce que je fais, je peux revenir vers toi dans une heure ?' permet d'obtenir le temps de la réflexion."
Ensuite, il est important de peser le pour et le contre. "Il faut faire deux colonnes sur une feuille, une pour les coûts et une pour les gains au plan professionnel mais aussi personnel pour plus de cohérence. Une fois remplie, il faut alors peser les mots : où est-ce que ça penche le plus ?" La hiérarchie des priorités est une condition nécessaire à une prise de décision en phase avec soi-même. Il faut l'établir entre les projets, les objectifs de carrière, la vie privée... La réponse sautera vite aux yeux. Que vous disiez ou non, vous serez davantage en phase avec vous-même "Mais ce n'est pas une martingale, précise la consultante, il faut recommencer à chaque fois car le contexte change."

Source : journal du net

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