Pourquoi a-t-on du mal à dire non ?

jeudi 7 février 2008

De nombreuses personnes éprouvent les pires difficultés à opposer un refus à une demande, à dire "non" tout simplement. Qu'est-ce qui fait que certains peuvent dire non aisément et pas d'autres ? Et pour les adeptes du "oui" à tout prix, qu'est-ce qui les empêchent de refuser quoi que ce soit ?

Lorsque l'on tente d'identifier des catégories de personnes qui disent non difficilement, on se rend vite compte que cela ne dépend en rien de l'âge, du sexe ou du statut social. Certes, si l'on observe les échelons hiérarchiques, on voit que le haut de la pyramide est généralement composé de personnes qui font preuve d'une assertivité très développée. L'assertivité est la capacité à exprimer sa personnalité et à défendre ses droits sans susciter l'hostilité de son interlocuteur ou de son environnement. Elle s'acquiert soit spontanément soit par l'expérience et le leadership accumulés.

En analysant le comportement des enfants, il est facile de voir que dès le plus jeune âge, ils n'hésitent pas à dire "non" lorsqu'ils ne veulent pas de quelque chose. Ils ne se justifient pas car ils ne se sentent pas en faute. C'est en grandissant et par l'éducation reçue qu'ils apprennent à définir des limites à leur refus. Ils comprennent petit à petit qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut. "Dire non, c'est poser ses limites tout en respectant celles des autres ", explique Liva Judic, coach pour dirigeants, consultante en développement de carrière et fondatrice de Ayna partners.
La capacité d'une personne à dire non est d'abord conditionnée par les limites établies par son éducation et son expérience. Si enfant, elle n'a pas été écoutée, si son refus a rarement été accepté, elle aura d'autant plus de mal à oser dire non car elle ne se pense pas légitime.

Un autre élément qui explique la difficulté à dire non est tout simplement la peur de l'autre.
Didier Junek, coach, psychologue et formateur au sein de l'association Elément humain, recense trois peurs qui font obstacle au refus assumé : être ignoré (on ne prête plus attention à vous), être humilié ("c'est un incapable !") et enfin être rejeté, sans doute la peur la plus souvent ressentie. "Dire non, c'est être confronté à ses peurs ", résume Didier Junek. L'important est donc de se concentrer sur ses propres envies et besoins avant de le faire sur ceux des autres.
"Ce qui empêche de dire non, c'est la culpabilité. Que va penser l'autre ? Il faut que je plaise." ajoute Liva Judic. "Les gens doivent se recentrer sur eux-mêmes. Il faut établir une cohérence personnelle avant de faire passer un message professionnel. "

Ainsi, beaucoup de salariés n'osent pas dire non car ils pensent que cela va leur porter préjudice dans l'entreprise ou tout simplement parce qu'ils pensent devoir satisfaire les autres aux dépends d'eux-mêmes.

Apprendre à bien se connaître

Avant de pouvoir dire non aisément, il faut en premier lieu travailler sur soi. Il est important de définir ses propres limites, ce qu'on est prêt ou pas à faire en fonction de soi et non des autres. Prendre conscience de sa légitimité est également indispensable. "Il faut se donner la permission de dire non, insiste Didier Junek, c'est en se valorisant, en listant ses qualités qu'on apprend à avoir une estime de soi. Les séances de feedback où d'autres personnes disent ce qu'ils aiment chez vous permettent de se sentir reconnu par les autres et par soi-même." Dire non sera ensuite beaucoup plus facile.

Source : Journal du Net

Copyright 2007- Savoir Dire Non | is powered by Cool Raoul